Sous la menace...

Enaryon marchait à présent dans une rue relativement passante, l'épaule droite fermement maintenue par le guerrier en armure qui portait son équipement sur le dos. Quoique ils eussent put passer -pour un observateur pressé, indifférent et guère malin- pour deux amis en pleine discussion, il n'aurait pu s'éloigner ou même tourner sur lui-même sans se démettre l'épaule.

"Je serais toi, je préparerais ma défense, quand même... on tolère les bagarreurs, mais ceux qui sortent le fer s'en voient souvent lestés et coulés dans une fosse d'oceus."

Enaryon se maudissait en silence de sa malchance, il n'aurait jamais dû faire confiance à ce Bald si rapidement rencontré, il ne connaissait pas les règles de ce monde mais les avait pourtant enfreinte sans en savoir les causes.
Il demanda au guerrier : "Qu’est-ce que les oceus? Les juges de ce monde seront-il plus indulgent si je leur démontre que je suis nouveau dans les parages, que je ne connaît pas les lois qui régissent ce monde et que je ne savait pas a quoi m’attendre en sortant les armes?"

"Les ? Ho, l'Oceus est une sorte de liquide, l'équivalent local de l'eau. C'est noir et brillant comme de l'obsidienne, et très, très froid. En fait, ça pompe le kâ à mesure que ça te gèle, jusqu'à ce que tu tombe en un petit tas d'os qui coulent vers le fond."

Il fit une pause.

"Ho, si tu défend bien ta cause, tu peux échapper au puit, c'est sûr. Mais prépare tes arguments."

Enaryon avança avec la perspective de tomber dans ce puit et dût se résigner à chercher des arguments assez forts pour lui permettrent de s'en tirer.

Quelques minutes passèrent, dans le silence relatif de leur marche et des discussions à voix basse des morts alentours. Puis le guerrier toussota :

"Hum ! On approche là, alors si tu en as, des arguments, t'as plutôt interêt à les sortir !"

Enaryon essaya de se retourner du mieux qu'il pût et de façon à ce que le guerrier le voie et dit "Ah!! Vous croyez?" avec un sourire ironique mais le visage marqué par une profonde tristesse.

Il eu une moue dédaigneuse.

"C'est toi qui vois... si tu avais eu le cran de te défendre, je t'aurais juste fait passer pour un voleur et t'y aurai perdu ta main. Mais on arrive à la Maison de Justice, et puisque t'as pas le courage d'un lapineau mièvre ne compte pas sur ma voix. Pas pour parler en ta faveur, en tout cas..."

Ils marchaient à présent dans une haute rue aux habitations écroulées comme partout ailleurs, et arrivaient face à une massive porte de bronze à double battants, surmontée d'un écriteau d'argent :

"Coupable, ta mort finit ici.
Innocent, prouve-le."

Aux paroles du guerrier l'elfe eut un rire hystérique et cria à mi-voix :"Me défendre? De quelle façon? Que voulez-tu que je dises hum? "J'aurai ta peau, même après ma deuxieme mort je viendrais te hanté". Ou alors encore mieux, j'essaye de t'attaquer en me cassant le bras et en attrapant une de tes armes pour la retouner contre toi a une main. Il y a quand même des limites à la stupidité tu crois pas?"
Quand soudain une idée perça son esprit dément, il fit un grand sourire carnassier puis dit : "A ton avis je peux te défier en duel avant ma mort? Ne crois pas que je fasse ça pour sauver ma peau, je suis un mort mort tant pis c'est la non-vie. Mais j'aimerais au moins avoir un duel face à face contre celui qui m'a amené là même si ma mort viendra après. Ne me dis pas que tu aurais la lacheté de me refuser sa."

"Non, je m'attendait à quelque chose comme : "Je suis perdu ici, c'est untel qui a eu l'idée." ou "Dans mon monde, quelques passes d'armes dans la rue sont tolérées"... quelque chose de logique, quoi."

Il lança à Ena son épée.

"Pour ce qui est des limites à la stupidité, il me viens des doutes vois-tu... mais non, je ne suis pas de ceux qui refuseraient une dernière volonté à qui que ce soit."

Il dégaina la sienne.

"Et pour information, tu es déjà mort alors, tu va expirer maintenant."

* Pendant ce temps, loin de là Ellion tandis qu'il était poursuivi par une colonne de squelettes pas très accueillants, il pensa a ses compagnons. Surtout à Ena qui s'en sortait le moins bien des 4. Il pensa : allez Ena, defait toi de ce gros idiot en boite de conserve et corrige-le de sa vantardise en prenant la fuite au bon moment.*

[hrp] Ah ze suis déçu lol, je croyais que tu venais me sauver en voyant ton nom mais la c'est la déception.
au Meujeu : il m'as rendu mes deux armes? [hrp]

[ Non, seulement ton épée batarde.

Et à Gumdil : si tu ne veux pas que j'efface ton encouragement, tu peux faire quelque chose de RP à la place, du genre "Loin de là, dans la Forge, Gumdil eu une pensée pour son camarade... où que tu sois, j'espère que tu t'en tire, mon gars !"... parce que les HRP, je les passe à la trappe hein ]

[ok]
La folie du moment s'estompant petit à petit, Enaryon vit que le guerrier ne lui avait envoyé qu'une seule de ses armes Enaryon dit :
"Excusez moi mais si vous voulez que je puissent combattre à 100%, j'aurais besoin de mes deux épées, maintenant je ne suis qu'a 50% de mes capacités. Donc a moin que vous n'ayez aucun honneur a tuer un mort sans ses compétences, pourriez-vous me donner mon épée courte je vous prie?"

Puis quelque soit la réponse Enaryon se mit en garde pour son dernier combat à n'en pas douter.

Le guerrier secoua la tête, et lui lança son autre épée.

"Si tu analysais un peu plus la situation, tu saurais que tes chances seraient bien plus importantes contre moi avec une seule épée... mais c'est comme tu veux. A toi l'initiative, et sache que si tu me tourne le dos mon épée ressortant de ton torse sera ta dernière vision."

Le mort dit : "Sur ce point la tu n'as pas à t'en faire." du ton le plus sérieux qu'il puissent prendre.
Puis il s'élença à l'attaque en donnant quelque petits coups ça et là pour tester son adversaire mais sans prendre de risques inconsidéré même si la garde du guerrier devenait pleine de faille.
Si le guerrier ripostait en donnant un coup vertical de haut en bas Enaryon parerait avec les épées en X et donnerait un coup de pied qui se voudrait fort dans le ventre du mort.

Enaryon , ne découvrant pas de faille pour son plus grand malheur accéléra alors le tempo de ses lames et tapant en deux endroits différents autant de fois qu'il le pouvait en tentant de parer une quelconque qui ne viendrai sans doute pas vu la posture du guerrier.

Le guerrier continuait à parer sans hâte, ce qui permit à une des attaques d'Ena de passer... pour déraper sur la solide armure, avant d'être repoussé sans compromis ! Son adversaire hâta alors un peu le rythme de ses parades, mais conservait manifestement l'avantage au niveau de la fatigue.

"Utilise un peu ta tête ! Je ne te laisserais pas gagner non plus..."

Enaryon recula de quelques pas pour se retrouver hors de portée directe de l'épée du guerrier puis réfléchit. Il regarda l'armure du zombi pour en découvrir les failles.
Puis s'il les trouve : L'elfe pris un air de panique et fit mine de fuir pour voir quel serait la réaction du mort, puis si la lame du guerrier fend l'air alors Enaryon se retourne en esquivant la lame et tente de blesser le guerrier en visant une de ses failles (au dessous de bras si possible pour l'immobiliser). Mais si le guerrier ne tente rien pour l'empêcher de fuir, alors Enaryon continue de courir en spritant comme jamais.
Si jamais la lame fend l'air et que l'elfe ne peut esquiver, alors il essaye de s'empaler à l'endroit le moins risqué pour sa vie et tente de tuer le guerrier en lui plantant une de ses deux épées dans les orbites.
S'il ne trouve pas de failles, il cherche mieux.

Tout en feraillant, Enaryon explora le moindre détail de son adversaire des yeux... articulations, visière,spallières et genouillères... et commença à paniquer légèrement, examinant encore et encore, l'oeil courant sur l'armure comme une mouche sur un hublot huilé. Puis le guerrier, reculant d'un pas, rit :

"Héhéhé, tu cherche les failles, hein ? Tu fait erreur ! La logique humaine n'a plus court ici : nul besoin d'enlever l'armure pour nos besoins naturels, de soulever le casque pour boire et manger... inutiles, les ouvertures ! Tout est plaqué, imbriqué, renforcé, soudé ! J'ai fait ce choix depuis bien longtemps déjà, et je ne le regrette pas... contre les morts comme moi, ton habileté ne sert à rien..."

Il rit de nouveau.

Enaryon se sentit déboussoler et ne savait plus quoi faire à part attendre que lui vienne une idée lumineuse qui puisse soit l'aider à tuer le guerrier soit l'aider à fuir.
Puis il dit : "Je ne comprend pas, cela veut dire que vous n'avez pas de points faibles, ce n'est pas possible. SIje tranche vos articulations, vous ne pourrez plus utiliser vos bras ou jambes si?"

"Réfléchi ! J'ai comme l'impression que tu t'y mettra trop tard... c'est-à-dire jamais ! Quelle importance si on ne peut couper mes articulations ? Chaque faille de mon armure est doublée de métal, chaque articulation emboîtée de fer et d'anneaux d'aciers... pour entrer dans cette armure, j'ai dû l'enfiler après son emboîtement puis me faire souder dedans ! Il n'y a nul endroit où une lame puisse pénétrer sans avoir à faire face à un demi-centimètre de fer... et lorsque j'en aurais les moyens, runes et symboles arcaniques viendront ajouter la magie à mon arsenal défensif ! Ma stratégie implique des sacrifices, mais rares sont ceux qui l'on jamais contrée..."

Il fit un pas en avant, et paru tenter d'attaquer... mais n'en fit rien, conservant de peu son calme.

Enaryon écouta attentivement le guerrier et réfléchi, mais il n'attaqua pas et laissa soin au guerrier de le faire pour pouvoir voir sa stratégie de combat, aussi, l'elfe se mit en position de défense, puis il dit : "Pourrais-je au moins avoir le nom de celui qui est censé me vaincre?"

"Cirrh. Cirrh Stoyan, ex-mercenaire célèbre dans le mercenariat post-mortem... et ante-mortem, pour ce que j'en sais. Mais je ne vois pas ce que cela t'apporte, elfe..."

Il était immobile, mais la tension était palpable... il sembla à Enaryon qu'il ne comptait pas faire durer des années encore, pensant peut-être avoir atteint son objectif de le fatiguer un peu.

Enaryon haletait un petit peu pour faire croire à son adversaire qu'il était sur le point de faiblir et pour le lancer à l'assaut.
"Cirrh Stoyan. Eh bien voyez-vous, dans le monde d'où je viens il est toujours mieux de connaître le nom de la personne qui nous tue, donc voila le mien : je me nomme Enaryon. En espérant que vous retiendrez ce nom dans la mort."