Thar Maître de Jeu
Nombre de messages : 456 Ma devise : : Pas de RP, pas de pitié ! Date d'inscription : 09/01/2006
| Sujet: Dans une cave profonde, quelque part en-dessous... Mar 2 Jan à 6:05 | |
| ...derrière six séries d'escaliers piégés et huit portes cerclées d'acier et de bronze, une immense bougie, large comme une assiette et creusée comme une cloche, supportait en faiblissant les derniers souffles d'une flammèche guère plus grosse qu'une bougie classique. Sa cire s'étalait sur toute la table alentours, recouvrant des piles entières de livres et des bocaux au contenu précieux, et si longtemps elle avait coulé que stalactites et colonnes blanchâtres s'était formées sur les bord de la table, lui conférant l'air d'une cage surchargée. Avec un dernier tremblotement, la flammèche s'éteint.
Un long, long moment passa.
Puis un autre.
Enfin, un grommelement se fit entendre :
"Déjà finie ? Quelle camelote. Il me semble l'avoir changée il y a... hum... ho, guère plus de huit mois."
Un fin bruit de déchirement, suivit de pas prudents et, un peu plus tard, d'un choc sourd. Un grattement se fit entendre, puis d'autres plus énervés.
"De mon temps, ces satanées allumettes valaient quelque chose."
Nouveaux grattements.
"Attendez voir, ce sont des paquets que j'ai terminé ! Héhé, je devrais cesser de les ranger avec les neufs."
Pendant un long moment, craquements et couinements du carton qui se plie furent les seuls bruits audibles. Huit paquets plus tard, enfin, une flammèche s'éleva. Elle révèla un autre pan du laboratoire, une table surchargée des parchemins, grimoires et appareillages mystérieux, dont l'un des pieds brisés avait été remplacé par une pile impressionnante et instable d'ouvrages aux couvertures rayées. Sur le sol, d'innombrables déchets, papiers, mines de crayons, taches d'encre et plumes brisées, couvraient le sol.
"Et bien voilà !"
La voix en question provenait d'une silhouette vaguement humanoïde, si densément enfouie sous les toiles d'araignée que les détails précis en étaient invisibles : une paire de binocle restait accrochée là où devait se trouver le visage, et l'extrémité de gants de laine épais se devinait, tenant l'allumette déjà presque consumée. D'un geste lent il monta à une chaise et, tendant le bras, appliqua la flamme contre l'immense colonne de cire qui lui faisait face. Elle sembla sauter du petit bout de bois à la minuscule mèche, et commença immédiatement à faire son trou dans la cire. La silhouette satisfaite redescendit et, écartant quelques objets étranges et parchemins troués, parvint à un appareillage complexe dont les minuscules rouages s'agitaient patiement.
"Ho mais si, tiens donc ! C'est bien la nouvelle année ! Je vais leur faire plaisir."
La silhouette parcouru quelques mètres, traînante, puis tira sur un levier aussi couvert que lui de toiles. Un grincement lui répondit, plus haut, et elle revint lentement à son tabouret et son écritoire aux feuilles couvertes de pattes de mouches. Elle se rassit, et se frotta les mains.
"'il ne faudrait pas que j'oublie de le retirer... dans un mois, disons. Ce serait ridicule de l'oublier ici jusqu'au prochain An Nouveau, et puis je me retrouverais encore dans le noir. C'est vexant, ces bougies sont précises mais elles ne préviennent pas avant de s'éteindre. Bon, où en étais-je...?"
Plusieurs brasses de granit plus haut, dans la semi-obscurité d'une ruelle anonyme, un grincement se fit entendre. Au sommet d'une des arches soutenant les habitations, au centre de laquelle se trouvait une porte massive à la serrure incroyable de complexité, un petit panneau s'ouvrit, laissant chuter une rigole de poussière. Un petit panneau en descendit peu à peu, soutenu par deux chaînes qui grinçaient et couinaient, jusqu'à s'immobiliser un bon mètre sous le sommet de l'arche.
Rouge vif et lustré, quoique la patine l'ai quitté avec les ans, on pouvait y lire une belle inscription dorée :
" BONNE ET HEUREUSE ANNEE A TOUS ! "
Dernière édition par le Ven 5 Jan à 19:08, édité 1 fois | |
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