Fait sombre dans le noir...

...c'était, du moins, l'impression première de Vandal et Bald. Assis sous des kilomètres de roche, des rues obscures et des couloirs étroits, planqués sous une trappe au bois gonflé et froid, ils avaient autour d'eux ce genre d'obscurité dense qui ne laissait même pas transparaître de quoi voir le noir. Et ils étaient mal assis.

Les pas de leurs poursuivants passèrent lentement, prestes mais s'arrêtant à chaque porte -pour y lancer un simple regard, très probablement- un court instant. Ils finirent toutefois par passer, ne laissant que de lointains échos raclant la pierre.

"Ils repasseront probablement bientôt..." chuchota Bald "...et ils auront sûrement laissé quelqu'un à l'entrée. Mais au moins, nous avons l'initiative."

Prenant bien soin de ne pas faire de bruit, Vandal tatonna autour de lui à l'aide de son sabre, historie de voir ou étaient les murs, si le passage continuait. Il ne comptait pas moisir là longtemps. Seulement voilà, il ne vuolait pas non plus attirer un peu plus l'attention de gens équipés de toutes sortes d'objets usuellement destinés à broyer/couper/frapper, et ayant de plus uen forte tendance à vouloir les employer sur sa personne.

Vandal régit rapidement. Il saisit Bald par le bras. Il ne fallait pas qu'ils se fassent repérer. Il chuchota à l'oreille de Bald:

_Il y a un petit passage... je passe devant...

Sans attendre, tout en gardant son sabre à la main historie de pouvoir repousser tout ce qui pourrait se présenter, Vanda s'engagea dans le passage.

_Bald, attention, il y a un trou, mais on peut passer. Hardi moussaillon...

Vandal, méfiant, commenca par agiter son sabre dans le vide au dessus et au dessous histoire de repérer les éventuels pieges. Puis, saisissant la première pierre qu'il trouva, la jeta dans le vide, juste pour voir...
S'il ne se passait rien, il continuerait...

De quelques moulinets de sabre dans le puit, Vandal s'assura qu'aucun piège trop sensible n'était posté dans le coin. Un solide coup de garde, et quelques gravillons se détachèrent du rebord : le plus gros rebondit longtemps sur les parois proches du puit, jusqu'à atteindre la minuscule ouverture lumineuse tout en bas dans un petit bruit mouillé. Bald arriva juste derrière lui :

"Mmmf ! Ces stupides prothèses vont se rayer alors qu'elles n'ont pas une heure d'âge."

_Mon dieu c'est terrible, non mais au moins tu peux encore les utiliser, j'ai un ami qui est en train de se faire broyer la tête en ce moment pour te permettre de rayer tes prothèses. Alors honnêtement, je crois que notre situation n'est pas la plus moche. Dit moi Bald, pendant qu'on avance, si tu me racontais ton histoire? En gros, pourquoi un de mes camarades se fait actuellement expirer à ta place? Tiens, voilà ce que je te propose, on descend dans ce trou et on voti ce qu'il y a à la sortie. On était au niveau de la surface, je suis curieux de vori ce qui s'y passe. C'est dommage qu'on aie aucun cordage, mais bon, on fera avec...

Tout en écoutant Bald parler, Vandal rangaina son sabre, étendit les bras de manière à attrapper l'autre côté du puit et se tira avec les bras, jusqu'à ce que ses jambes pendant dans le vide. Ensuite, délicatement, prudement, il se laissa glisser le long de la paroi tout en cherchant des prises à tatons. Vandal commença cette desescalade difficile étant donné qu'il n'y voyait rien.

Vandal s'engagea dans le puit, sur les parois duquel il n'eu aucun mal à s'appuyer. Très peu de prises, mais il tiendrait sûrement jusqu'en bas... il faudrait seulement éviter de se gratter le nez et autres erreurs de distraction. En tout cas, Bald le suivit quelques instants plus tard, ruminant un peu pour lui-même. Puis, alors qu'ils descendaient, il commença :

"Bon, je vous dois quelque chose, j'en suis tout à fait conscient... mais si ça peut te rassurer, ils n'iront pas jusqu'à executer ton ami. Après tout, il est très jeune arrivant, c'est je pense son premier délit et enfin il n'a pas pris l'initiative. Il va se faire condamner à quelques mois de service commun, c'est tout..."

Ils avançaient bien. Au fond, la douce lueur ondulait lentement du rougeâtre à l'orangé.

"Moi par contre, je suis un familier du coin, récidiviste, et délinquant de ma propre initiative. Et le genre de délits qui ne plaît pas aux grands d'ici."

Il fit une pause.

"Le problème si je t'en dit plus, c'est que tu entre automatiquement dans le cercle des ennemis publics. Je ne raconte pas tout ce que je sais à tout le monde, aussi toi et tes amis êtes encore blanchissables pour l'instant... un peu de discretion pendant quelques jours, et vous serez oubliés. Mais si d'une manière ou d'une autre ils apprennent que tu es en possession de ce genre d'information, tu as interêt à te faire très, très discret. Pour le restant de ton séjour ici. Soit l'éternité, plus ou moins."

Vandal continuait à proghresser, lentement, prudament.

_Ecoute matelot, je respecte tout à fait la manière dont tu te soucies de moi, seulement, je souhaiterais tout de même que tu me dises vaguement de quoi il en retourne. Je me tapes des informations confidentielles, mais je refuse de me dire que je 'tai sauvé d'une mort certaines pour un vol de pommes...

Les articulations de Vandal commençaient à le faire horriblement souffrir, mais la mort avait comme avantage de vous détacher de ce genre de choses... il n'était pas à l'aise, mais pas près à lâcher pour autant. Et lentement, le cercle lumineux sous lui s'agrandissait, laissant deviner maintenant une douche tiédeur. Au-dessus de lui Bald, après une pause, repris la parole :

"Je ne te dirait qu'une chose alors, mais tu dois pouvoir en déduire pas mal d'autres... et rien de tout cela n'est trop secrètement enfoui."

Quelques instants de silence.

"Les monstres de l'extérieur attaquent rarement, très rarement, et par gros groupes... quelques veilleurs suffiraient à prévenir une attaque. Les gardes, si ils laissent passer quelques téméraires de temps à autres, ne sont pas réellement là pour empêcher quoi que ce soit de rentrer."

Vandal arrivait en bas du tunnel, et un filet d'air tiède l'enveloppait à présent. Sous lui, à une demi-douzaine de mètres sous l'extrémité du puit, rougeoyait lentement un tapis de cendres quasiment refroidies au sein duquel brillaient doucement des veines de braises.

En arrivant en bas du tunnel, Vandal s'arrêta. Il écouta attentivement, des fois que des gensimportuns auraient la mauvaise idée de passer par là. Puis il tenta unenouvelle fois de laisser choir un caillou décroché de la paroi sur le sol de cendres, juste pour voir si elles ne cachaient pas quelque chose d'autre.

Puis, si rien ne se passait:

_Ok Bald, merci pour le renseignement, je vais voir ce qu'il y a en bas. Je te dis si tu peux me rejoindre.

Et Vandal lacha prise, se préparant à se receptionner en douceur et à trouver un sol plus accueuillant alentours, il ne voulait pas perdre ses bottes...

Vandal lanca un regard autour de lui, cherchant un endroit "en sécurité" vers lequel se diriger. Tout en mprogressant à grand pas vers la terre ferme (et froide), Vandal dégaina son sabre, de manière à pouvoir se ratrapper in extremis en cas de chute, car il semblait bienq ue ce ne soit pas la meilleure chose à faire que de choir dans cet endroit. Il appela:
_Bald, tu peux y aller, mais gaffe à tes pieds, c'est chaud. ne reste pas au même endroit longtemps moussaillon!

Vandal fit signe à Bald de venir le rejoindre. Silencieusement, il lui désigna l'endroit d'ou semblaient émaner les bruits. Regardant tout autour de lui, Vandal détailla l'endroit, les sorties, les endroits hors de vue, le plafond également. Puis, s'il était possible, il entamma un contournement dans le but d'atteindre un genre de sortie - s'il y en avait une- sans se faire attrapper par la chose qui faisait du bruit de l'autre côté.

Sabre au clair, Vandal avançait, prudent.

Vandal fit signe à Bald de ne pas faire de bruit. Il se baissa et ramassa Un caillou et le lanca completement à l'opposé des genres de moinillons. Il comptait détourner leur attention. Lorsque la voie serait libre, il se dépècherait de rejoindre l'autre cheminée pour faire la courte échelle à Bald. Il se dirait que une fois dans la cheminée, celui-ci l'aiderait à monter. Mais il faudrait fair evite. Avant tout, Vandal se tourna vers Bald et hocha la tête. Il était parré à l'action.

Vandal s'attendait à tout sauf à ça. Et ça ne lui disait rien qui vaille. Rapidement, il jeta un oeil à l'intérieur du puit. Il s'attendait presque à trouver quelque chose de précieux. Tout en réflechissant à un plan de sortie, il demanda à voix basse:

_Dit moi Bald, tu as une idée d'ou on peut être?

Vandal pensait qu'ils pouvaient se trouver dans une quelquonque dépendances des forges, un endroit qui devait servir à entretenir les fourneaux, mais rien n'était moins sur. Il se mit alors en devori d'explorer rapidement les alentours, puisque le puit de sortie ne semblait en fait pas tout à fait libre de circulation, et donc, de surveillance.

"Et bien, nous sommes probablement aux alentours voir dans le Puit des fournaises, une sorte de grande chambre qui déborde sur un petit réseau de tunnels et où on précipite tous les déchets combustibles du Fort... mais le lieu est censé être un enfer magiquement entretenu, pas un simple dépotoir grésillant comme nous le voyons..."

Vandal se pencha sur le puit, qui formait un bol dont une grande partie était constituée de cendres noirâtres parsemées de braises rougeoyantes. Au fond pourtant brillait une couche rouge-orangée à la chaleur difficilement soutenable, et dans laquelle il ne discernait rien d'autre que d'autres braises et, ça et là, une flamme aussi sporadique que spontannée.

En quelques regards alentours, Vandal repéra une ouverture dans l'une des parois, qui devait être l'entrée d'un tunnel au sol tapissé de cendres. Il vit rapidement qu'il lui prendrait un moment de fouiller la salle vu son irrégularité et la faible visibilité, à moins de monter en haut des rochers noirs qui en constituaient le centre... mais vu la chaleur que le simple caillou qu'il y avait prélevé dégageait, mieux valait avoir de bons gants pour ne pas y brûler ses restes charnels.

_Souquez moussaillons, faut pas traîner ici!

En faisant signe à Bald de le suivre, vandal s'engagea dans le tunnel en espérant qu'il y ferait moins chaud.

Et en effet, la chaleur diminua sensiblement lorsqu'il s'engagea dans le passage aux parois brutes de pierre, dont le sol était lui aussi couvert d'une couche de cendres grises mais qui semblait moins profonde et plus tiède. Le passage descendait assez rapidement et se fit très vite sinueux, mais il avait vu pire... en quelques minutes, il eu parcouru un chemin assez long et se retrouva d'un coup sur un surplomb où finissait brutalement le chemin. Son arrêt précipité projeta toute une couche de cendre par-dessus ce surplomb, qui se déversa comme une cascade sur une série de rochers jusqu'à atteindre, en partie, le sol situé dix mètres plus bas.

C'était une salle ronde et d'apparence naturelle, où débouchait un puit au plafond (à quinze mètres au-dessus du sol, hélas) mais aussi deux autres tunnels : l'un, en face et situé à peu près à la même hauteur mais surmontant lui aussi des rochers, l'autre au niveau du sol et filant sur sa gauche. Au cendre de la pièce dépassait des cendres un piédestal de pierre noirci, qui ne portait rien de plus qu'une fine couche de cendres fraîches.

"Vous n'entendez rien ?" fit Bald "Ca vient de la gauche, non ?"

_La gauche? Damned, vite à couvert!

Vandal se replia derrière le premier couvert qu'il trouva, entrainant Bald derrière lui. Il raffermit sa prise sur la garde de son sabre. Puis il tendit l'orreille. les bruits se rapprochaient-ils?

Se retournant pour saisir Bald, il vit que celui-ci était déjà plaqué au sol et silencieux. La lueur dans ses yeux était moqueuse, et Vandal s'y connaissait.... quelque chose comme "Je ne suis peut-être pas un bon combattant, mais pas un incapable non plus, merci !" Sans attendre, l'ex-pirate se cacha à son tour, sabre ferme au poing. Après quelques secondes, il détermina qu'effectivement les bruits approchaient : quelque chose arrivait dans la pièce.

Une silhouette petite car terriblement voûtée, cachée sous une bure salie, marchait à pas lents et hésitants sur le sol couvert de cendres en prenant soin d'y laisser le moins de traces possibles. Portant un certain paquetage sur le dos, elle ne semblait pas méfiante et s'engageait manifestement dans le tunnel qui lui faisait face, un peu en hauteur.

Elle s'engagea sur les roches qui y menaient, escaladant avec lenteur.